Publié :samedi 2 février 2013
Par EDVAC
John Kerry ... Un choix du president
John Forbes Kerry, né le 11 décembre 1943 est un homme politique américain, secrétaire d'État des États-Unis depuis le 1er février 2013 au sein de l'administration de Barack Obama, pour son 2e mandat à la présidence des États-Unis. Kerry succède à Hillary Clinton qui a occupé ce poste durant le premier mandat d'Obama et qui n'a pas souhaité être reconduite dans ses fonctions.
John Kerry était auparavant sénateur du Massachusetts et président depuis 2009 du Comité des affaires étrangères du Sénat. Il fut également Candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine de 2004, battu par le président sortant, George W. Bush.
Peu de personnes connaissent autant de présidents ou de Premiers ministres et ont une telle maîtrise de la politique étrangère". La phrase, élogieuse, est de Barack Obama s'exprimant au sujet de John Kerry. Un constat partagé le Sénat américain, qui a approuvé sa nomination, mercredi, à une très large majorité.
Celui qui remplace Hilary Clinton au poste de ministre des Affaires étrangères a sillonné la planète de long en large durant sa carrière politique, faisant de lui un diplomate aguerri. Depuis 2008, il était ainsi à la tête de la commission des Affaires étrangères du Sénat. Un poste qui l'a mené en Afghanistan, au Pakistan, en Egypte, en Israël, à Gaza, en Syrie, en Jordanie, au Darfour et à à Pékin.
"la démocratie dans le sang"
Durant ses auditions parlementaires, qui ont abouti mardi à la validation de sa nomination par la Chambre haute du Congrès, John Kerry s'est vanté d'avoir "le Sénat et la diplomatie dans le sang" en dévoilant sa feuille de route, de l'Iran à la Chine en passant par le dossier israélo-palestinien et le changement climatique.
Sénateur du Massachusetts depuis 1984, son nom émerge au moment des présidentielles de 2004, portant les couleurs du camp démocrate. Face à George W. Bush, il dénonce la manipulation qui a conduit au déclenchement de la guerre en Irak et fait du rétablissement du prestige américain une priorité de sa campagne. Mais il échoue avec 48% des suffrages contre 51% pour Bush.
Après l'élection de Barack Obama, il est envoyé en émissaire sur les dossiers chauds de la diplomatie, notamment au Moyen-Orient et fait partie des trois parlementaires américains à visiter la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, en 2009. Alors même que les Etats-Unis considèrent l'organisation comme un groupe terroriste. Il rencontre aussi plusieurs fois le président syrien en 2010, avant le déclenchement de la rébellion dans le pays.
Francophone
John Kerry connaît bien l'Europe également pour y avoir passé une partie de son enfance suivant son père diplomate, notamment en Allemagne. Il ira même en pension en Suisse. Francophone, il a passé de nombreux étés en Bretagne, avec son cousin, l'écologiste Brice Lalonde. Une proximité avec l'Hexagone qui ne lui a pas valu que des amis. Lors de la guerre en Irak et du refus de la France de s'engager auprès des Etats-Unis, cette francophilie lui sera reprochée.
Né sous de bonnes étoiles, Kerry, catholique, vient de l'aristocratie de la Côte Est des Etats-Unis : il est issu des célèbres familles Forbes et Winthrop. Mais il doit sa fortune actuelle à sa seconde femme, épousée en 1995, Teresa Heinz, héritière de l'empire industriel du même nom.
Son modèle n'est autre que JFK, dont il porte les mêmes initiales John Forbes Kerry. Après des études à Yale, il s'engage dans la marine, comme Kennedy l'avait fait, et sert au Vietman, dans le delta du Mekong. Il n'y restera que quelques semaines mais cet épisode fera de lui un farouche opposant à la guerre.
Engagements contradictoires
Mais si l'engagement politique de John Kerry est affirmé, il a parfois pu être contradictoire. Il a ainsi dénoncé les mensonges présidant à la guerre en Irak, mais avait cependant voté pour l'intervention en 2003. Et ce alors qu'il avait voté contre l'opération américaine au Koweït en 2002.
La tâche s'annonce ardue pour le nouveau chef de la diplomatie. Guerre civile en Syrie, vague de violences en Egypte, intervention au Mali... les dossiers brûlants ne manquent pas et John Kerry prend en plus la place d'une femme, Hillary Clinton, appréciée des Américains.
Avec son départ du Sénat, il entre pour la première fois au gouvernement. Sa seule expérience exécutive date de 1982-1984, quand il fut "lieutenant gouverneur" du Massachusetts (nord-est), un rôle de numéro deux sans pouvoirs réels. A quelques heures de la fin de son mandat, John Kerry confiait: "Je suis très nostalgique, ce n'est pas facile"