Publié :dimanche 7 juillet 2013
Par EDVAC
Nelson Mandela ...et après lui ?
La tradition de rendre hommage, de leur
vivant et non à titre posthume, à ceux qui servent leur génération
m’oblige dès à présent, en ce qui concerne Nelson Mandela, à revoir,
pour ne pas l’oublier, son parcours politique unique, ainsi que ses
supposés dauphins, au sens panafricain du terme, susceptibles de
reprendre le flambeau.
Au soir de sa vie, de Nelson
Rolihlahla Mandela, né le 18 juillet 1918 à Mvezo en Afrique du Sud, on
peut dire qu’il a eu une existence courageuse, tant sur le plan familial
que politique. De lui, l’histoire retiendra, entre autres, qu’avec
Oliver Tambo, ils furent les deux premiers avocats noirs à Johannesburg.Un vie consacrée à la lutte pour le peuple africain
Sur le plan politique, très tôt, inspiré par Gandhi, il prône la non-violence face au régime d’Apartheid, et se fait élire en 1952 président de l’ANC du Transvaal et vice-président national de ce parti qu’il avait rejoint dès 1944. Il mène d’abord avec l’ANC la defiance campaign qui prône la désobéissance civile contre les lois ségrégationnistes. Cette désobéissance s’avérant improductive et les souffrances imposées au peuple majoritaire noir de son pays devenant insupportables, Nelson Mandela, n’ayant pas le choix, à l’instar des résistants français qui s’opposèrent par tous les moyens, y compris par les armes et actes de terrorisme à l’occupation de la France par les nazis, abandonne la non-violence et crée en 1961 Umkhonto we Sizwe en abrégé MK, la branche militaire de l’ANC, par le biais de laquelle Mandela et ses collègues de toutes ethnies ainsi que des amis étrangers mèneront une lutte radicale et légitime face au gouvernement négrier de Pretoria. Dans ce combat, trahi par la CIA, il fut arrêté en clandestinité et fut condamné le 12 juin 1964, lors du procès de Rivonia, pour complot visant à renverser le gouvernement. A l’issue de ce procès, le futur prix Nobel de la paix dira : « Toute ma vie, je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire...Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».
Pour une politique de réconciliation et la discrimination positive
Pourtant, après 27 ans de prison, la terre entière a donné raison à sa lutte, fut-elle armée. Ironie du sort, ce sont les mêmes nations occidentales qui commerçaient jadis avec le régime d’Apartheid qui, par leurs médias aux ordres, ont porté le Leader africain au firmament d’une popularité planétaire sans pareil. Élu président de la République en 1994, il prônera au plan interne une politique de réconciliation et la discrimination positive visant une meilleure représentation de la majorité noire dans les différents secteurs économiques ayant permis la création d’une classe moyenne noire d’environ 2 millions de personnes pour un total de 40 millions d’habitants. La perfection n’étant pas de ce monde, il lui sera reproché, par exemple, le fait de ne pas s’être représenté à la présidence de la République pour un 2ème mandat ou encore l’accaparement encore en 1999, année de la fin de son mandat, de 80 pour cent des terres par les Blancs. Au-delà de son pays, tout un continent avait espéré en cette Afrique du Sud puissante et libre pour prêter main-forte aux autres nations africaines qui croupissaient encore sous le joug de l’esclavage, afin qu’elles expérimentent également la souveraineté effective. Mais épuisé par la longueur de la lutte, non seulement le leader sud-africain ne pouvait aller au-delà des accords signés avec Frederik De klerk, semble-t-il, mais encore, la Sagesse divine nous apprend que : « La bonne volonté, quand elle existe, est agréable en raison de ce qu’elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu’elle n’a pas »...